Le dimanche 27 août 2023 à 10 h 30, s’est déroulée, devant le monument rappelant la tragédie du maquis de Chantereine sur le territoire de la commune de Champlat-et-Boujacourt, une cérémonie en mémoire de ces combattants morts pour la France à quelques heures de la libération pris sous les tirs de deux automitrailleuses et d’un char allemands. Ce temps du souvenir a eu lieu en présence du dernier survivant du maquis, Pierre Tarillon, 100 ans venu spécialement de Châlons-en-Champagne et de plus de quatre cents personnes de toutes les générations venant des villages de ce secteur du Tardenois. La députée Laure Miller, la sénatrice Françoise Férat, le président du conseil départemental Christian Bruyen, de nombreux maires et présidents d’associations, une trentaine de porte-drapeaux, des villageois étaient au rendez-vous tout près de l’ancienne ferme de Chantereine de Raymond Huiban qui a accueilli des maquisards et servi d’entrepôts après des parachutages.
Paul-Louis Ammeux, président du Comité du souvenir du maquis de Chantereine qui est le petit-fils d’Auguste Huiban frère de Raymond Huiban a rappelé les faits qui se sont déroulés le lundi 28 août 1944. C’est une opération en lien avec le plan Paul qui a été malheureusement marquée par cette attaque ennemie meurtrière contre le maquis. Après le message diffusé « Le canard a les pattes jaunes », le vendredi 25 août 1944, trente-quatre conteneurs ont été parachutés sur le terrain homologué « Moineau » assez proche. Les armes et le matériel livrés par le ciel ont été récupérés et ramenés dans les bâtiments de la ferme.
Le samedi 26 août 1944, la centaine qui y était constituée a été renforcée par des hommes venus de Fismes et d’Aougny notamment. Le dimanche 27 août vers 16 heures, trois appareils de la Luftwaffe ont survolé à très basse altitude la ferme puis le lundi 28, d’autres appareils, une trentaine sont passés au-dessus de la ferme de Chantereine. C’est vers 12 h 30 que l’alerte a été donnée. Les Résistants se sont aperçus qu’ils étaient en cours d’encerclement par des forces mécanisées ennemies. Deux automitrailleuses ont filé vers la ferme et ouvert le feu.
Les FFI se sont défendus et ont engagé leur repli mais sur un terrain découvert jusqu’au bois d’Eclisse, la tâche était presque impossible. Le bilan a été lourd : onze tués et six blessés. Placé sur la route de La Neuville-aux-Larris, un char a également ouvert le feu en direction de la ferme. Dans l’après-midi, les tués ont été ramenés à la mairie du village et les blessés soignés du mieux possible par des médecins et infirmiers du secteur.
Un dépôt de gerbes a suivi l’appel aux morts pour la France et la sonnerie aux morts puis, ont été interprétées la Marseillaise et le chant des Partisans.
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