Ils étaient voisins, mais il ne faut pas les confondre. La caserne Chanzy était accolée au quartier Forgeot : ce double complexe rassemblait l’essentiel des effectifs de l’armée de Châlons, avec une garnison de 6 000 soldats en 1914. Elle prenait place sur le secteur où on trouve aujourd’hui l’enseigne Match ou Pôle emploi. Si Forgeot était spécialisé dans l’artillerie, la caserne Chanzy représentait l’infanterie, soit les troupes de soldats combattant à pied.
Elle a été créée en 1872. Elle devait accueillir le 106e régiment d’infanterie (RI), qui était alors dispersé entre Châlons, Bar-le-Duc et Toul, renseigne l’ouvrage Le patrimoine militaire de l’agglomération de Châlons depuis 1870. Ce régiment appartenait au sixième corps d’armée, qui correspondait à la région militaire dont la ville préfecture était le chef-lieu. Le regroupement du 106e RI à Châlons s’effectue entre 1878 et 1880, avec près de 1 100 hommes. C’est de ce quartier que le régiment part pour le front, le 1er août 1914, alors que la Première Guerre mondiale éclate. « Le 106e RI était le régiment châlonnais emblématique de la guerre 14-18, expose Daniel Fricault, vice-président de l’Amicale du 106e RI. C’était un régiment et une fanfare. Le 106e RI avait une vraie implantation régionale : on y comptait beaucoup de Châlonnais et de Marnais. La Première Guerre mondiale lui a apporté une vraie renommée. »
L’armée s’est restructurée et recentrée sur Forgeot : elle a cédé le terrain à la Ville
La caserne Chanzy est également indissociable du nom du soldat et écrivain Maurice Genevoix (1890-1980), sous-lieutenant puis lieutenant au 106e RI. « Il a quitté la caserne le 25 août 1914 pour partir en renfort », retrace Jean-Christophe Sauvage, historien châlonnais. Maurice Genevoix, entré au Panthéon en 2020, a popularisé l’itinéraire du 106e RI à travers son œuvre où il retrace son expérience de combattant : Ceux de 14. « Il s’est fait le porte-parole des Poilus », commente Daniel Fricault. Les soldats s’étaient rendus dans la Meuse et avaient pris la direction de la Belgique et des Ardennes, avant d’être refoulés.
Pendant la Grande Guerre, Chanzy sert de logement aux unités de passage et d’hôpital provisoire pour les blessés. La caserne est, tout comme Forgeot, touchée par les bombardements allemands du 15 juillet 1918.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, au moment du bombardement américain de Châlons le 27 avril 1944, de nombreux sinistrés sont accueillis dans la caserne Chanzy. Après ce conflit, celle-ci reçoit des services de garnison comme l’infirmerie, le Mess des sous-officiers, des maîtres tailleurs, le centre de documentation de l’armée de terre… Quant au 106e régiment d’infanterie, il est dissous en 1984.
C’est dans les années 2000 que la caserne Chanzy disparaît définitivement : « L’armée s’est restructurée et recentrée sur Forgeot : elle a cédé le terrain à la Ville pour faire un nouveau quartier », explique Jean-Christophe Sauvage.
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