Véhicules militaires, médailles, familles américaines… Troyes commémore les 80 ans de sa libération

Moins de mille Américains, accompagnés par des combattants des Forces françaises intérieures, sont entrés dans Troyes occupée par l’Allemagne nazie, le 25 août 1944. Pendant deux jours, la bataille pour libérer le chef-lieu aubois a donné du fil à retordre aux Alliés. Ce dimanche 25 août, 80 ans après, Troyes a commémoré sa liberté retrouvée avec exposition de véhicules militaires et cérémonie. Des descendants de soldats américains étaient même présents.

Sur la place de l’hôtel de ville de Troyes, à côté des restaurants et du carrousel, un décor d’une autre époque se distinguait. En rang, de vieux véhicules de l’armée américaine, comme un halftrack ou un Dodge command car, ainsi qu’un canon allemand (un PAK-40), se sont dévoilés à la vue des passants curieux. Quelques hommes en tenue de soldat, ou de résistant, ont arpenté la place, posé devant les engins restaurés (dont certains coûtent près de 300 000 €), répondant aux questions des uns et des autres.

« Il y a 80 ans, des gens ont traversé l’Atlantique sans trop savoir où ils allaient »

Thomas Tabare, Président de la Militaire association troyenne

Pour se souvenir

Une exposition presque grandeur nature, réveillant la mémoire collective. « C’est un devoir de mémoire : c’est important de ne pas oublier », lançait Thomas Tabare, président de la Militaire association troyenne, habillé en soldat. « Il y a 80 ans, des gens ont traversé l’Atlantique sans trop savoir où ils allaient », ajoutait-il, afin de libérer un autre pays que le leur. « Pour ceux qui étaient là, la Libération était comme une renaissance. » Un goût de liberté, une peur qui s’en va, face à un ennemi particulièrement présent et visible. « Mon grand-père racontait entendre les Allemands marcher au pas, les trains emporter les grains en Allemagne », racontait le président de l’association, alors qu’en France, le rationnement était de mise.

« On comprend mieux les conditions de vie de l’époque »

Guillaume Boichut, Spécialiste de la libération de Troyes

Au-dessus des objets de la Résistance, un canon allemand se différenciait.
Au-dessus des objets de la Résistance, un canon allemand se différenciait.

Les « Commandos M » sont un mouvement de résistance aubois créé en 1943. Lors de la libération du département, ils ont reçu la mission de contrôler les ponts, et la route entre Troyes et Châlons-sur-Marne.
Les « Commandos M » sont un mouvement de résistance aubois créé en 1943. Lors de la libération du département, ils ont reçu la mission de contrôler les ponts, et la route entre Troyes et Châlons-sur-Marne.

Les véhicules n’étaient pas les seuls à avoir la part belle de la place de l’hôtel de ville, les armes américaines, anglaises et allemandes se découvraient.
Les véhicules n’étaient pas les seuls à avoir la part belle de la place de l’hôtel de ville, les armes américaines, anglaises et allemandes se découvraient.

Des objets de la Résistance, dont une carte des alentours de Troyes, étaient exposés.
Des objets de la Résistance, dont une carte des alentours de Troyes, étaient exposés.

Pour se souvenir, montrer paraît une bonne solution. « Quand on fait de l’immersif, on comprend mieux les conditions de vie de l’époque, les chaussures prennent l’eau, la chaleur, le froid… Entre la théorie et la pratique, c’est différent. Parfois, on voit qu’en pratique, ce n’est pas possible », selon Guillaume Boichut, spécialiste de la libération de Troyes, habillé d’une tenue de soldat, casque sur la tête. Si bien qu’il racontait avoir fait tomber plusieurs fois sa grenade factice, le bruit assourdissant à l’intérieur du char blindé. « Quand ils tiraient, il y avait de la fumée partout », avançait-il.

Dès 17 h 30, les commémorations ont pris place dans le centre-ville de Troyes, en présence des descendants d’anciens combattants américains.
Dès 17 h 30, les commémorations ont pris place dans le centre-ville de Troyes, en présence des descendants d’anciens combattants américains.

Commémorer avec des descendants américains

En fin de journée, la commémoration en présence des descendants de soldats américains, Rodney Robinson, George J. Hemcher, Charles Schmidt et John Guint, et du petit-fils de René Petitbon, préfet à la Libération, en août 1944, a pris place entre le rond-point Major-Général-Wood-et-Commandant-West et le parvis de l’hôtel de ville. Entourés des officiels, les fils des anciens combattants, émus aux larmes, ont déposé des gerbes, tandis que les hymnes américains et français ont été entonnés.

« Mon père était un des libérateurs de Troyes. J’aurais aimé qu’il soit là pour voir ça. Il n’aurait pas cru qu’une telle célébration aurait lieu », a souri George Hemcher, impressionné par le nombre de personnes présentes, voyant là l’importance de cette cérémonie, alors que la bataille de Troyes fut importante selon lui. Un anniversaire pour se souvenir, et ne jamais oublier les conséquences de la montée du fascisme.

Cet article a été prélevé d’internet par la rédaction de acvg-chalons.fr pour la bonne raison que ce dernier figurait dans les colonnes d’un blog dédié au thème « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». Cette chronique a été générée de la manière la plus complète que possible. Pour émettre des observations sur ce dossier autour du sujet « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne », merci de contacter les contacts indiqués sur notre site web. acvg-chalons.fr est une plateforme numérique qui compile de nombreux posts publiés sur le web dont la thématique principale est « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». En visitant de manière régulière nos pages de blog vous serez informé des futures annonces.