GUIDE – Ce joyau méconnu de la plaine champenoise rend hommage à Jean Cabut tout en faisant briller ses mille atours, parmi lesquels une surprenante tradition du cirque contemporain.
Cabu y a usé ses crayons. Le caricaturiste né en 1938 à Châlons-en-Champagne et disparu il y a dix ans dans l’attentat contre Charlie Hebdo, était attaché à sa ville natale des bords de Marne joliment surnommée la « Venise pétillante ». « Son esprit caustique s’est nourri de la société française en miniature qu’était Châlons, avec ses garnisons, ses administrations, son épiscopat », décrit Anne-Sophie Canton, chargée des collections à la Duduchothèque, le lieu dédié à la mémoire de Cabu. Pour admirer les collections, il faudra patienter jusqu’en juin et la réouverture de cet espace qui tient son nom du personnage du Grand Duduche créé par le dessinateur. Une exposition temporaire gardée secrète est aussi sur le métier… En attendant, mettez vos pas dans ceux du jeune Jean Cabut pour découvrir la ville telle qu’il l’a arpentée alors qu’elle s’appelait encore Châlons-sur-Marne : son hôtel de ville XVIIIe siècle, où il a croqué la vie municipale, ou encore son charmant centre-ville historique, dont il a défendu la préservation. Ce divertissant parcours « Cabu » conduit aussi devant le lycée Bayen, où l’ado insoumis avait créé un fanzine vite censuré.
À découvrir
Ce n’est pas l’espièglerie de son ancien élève, ni celle de Pierre Dac, un autre enfant de la cité, qui a inspiré à l’établissement la création d’un baccalauréat « cirque ». Non. Châlons peut s’enorgueillir d’avoir une tradition bien ancrée qui la conduit aujourd’hui à revendiquer le rang de capitale européenne des arts de la piste. L’ancien ministre Jack Lang a établi en 1985 le Centre national des arts du cirque (Cnac) dans son superbe cirque historique, un des huit derniers cirques en dur de l’Hexagone. Cette école supérieure s’est vue ajouter d’immenses espaces d’évolution en 2015 grâce à la réhabilitation d’une ex-coopérative agricole de l’autre côté de l’avenue Leclerc, un projet salué par une équerre d’argent, sorte de César de l’architecture. « Montréal, berceau du Cirque du Soleil, a reproduit ce qui se faisait ici en matière d’enseignement », rappelle Peggy Donck, la directrice du Cnac, qui s’évertue à sortir le cirque contemporain de son carcan parfois élitiste.
Le festival de cirque et de théâtre de rue Furies est un autre pilier de la ville parfois éclipsée à tort par sa grande voisine Reims. La 36e édition de cet événement (du 3 au 8 juin) conclura en apothéose une saison de spectacles, ce qui fait dire à Jean-Marie Songy, fondateur de Furies, qu’« on ne s’ennuie plus artistiquement à Châlons ». L’avènement d’un musée du cirque en 2028 devrait parachever le nouveau rayonnement de l’ex-capitale administrative de Champagne-Ardenne. Une dynamique qui invite à mieux connaître la ville que le TGV place à une heure de Paris.
Duduchothèque. 68, rue Léon-Bourgeois. cabu-officiel.com Centre national des arts du cirque. 1 bis, avenue du Maréchal-Leclerc. cnac.fr
Visites
1. Collégiale Notre-Dame-en-Vaux
Son carillon de 56 cloches est un des plus importants d’Europe. Il est même possible de l’admirer de près en grimpant la tour sud-ouest de l’édifice gothique. Sous la conduite d’un guide, on chemine par d’étroits passages longeant de splendides vitraux du XIIIe siècle. Les plus curieux pousseront jusqu’à la flèche et sa charpente médiévale magnifiquement conservée. Il se chuchote ici que la collégiale Notre-Dame-en-Vaux aurait inspiré Victor Hugo en transit par Châlons dans la rédaction de Notre-Dame de Paris. Ce monument qui tire son nom des multiples vallons (vaux) bordant la Marne recèle plus d’une anecdote. Savez-vous que sa seconde flèche avait été supprimée pour accueillir un télégraphe Chappe, puis rebâtie suite à l’avènement du morse ? Le moment est parfait pour une visite. Ces derniers mois, l’édifice s’est refait une beauté : son parvis a été entièrement rénové et la scénographie de son musée du cloître, repensée.
1, place Notre-Dame. Visites guidées. Tél. : 03 26 65 35 62.
2. Champagne Joseph Perrier
Sur la rive gauche de la Marne, la maison Joseph Perrier est en pleine effervescence. Après avoir dépoussiéré son image l’an passé, la dernière grande maison de champagne de Châlons célèbre ses 200 printemps cette année ! Une vingtaine d’événements festifs ponctuent cette cuvée exceptionnelle.
Le circuit de visite-dégustation rouvert en 2020 après deux ans de travaux tient toutes ses promesses. L’histoire de cette saga familiale sur six générations est fascinante. Mais ne vous emmêlez pas dans les appellations. Si la maison Joseph Perrier a des racines communes avec Perrier-Jouët, elle n’a aucun lien généalogique avec Laurent-Perrier. Passé le petit espace muséal, on accède aux caves par une superbe porte métallique signée du street artiste Jordane Saget. Ces caves affichent une curieuse particularité : elles ont été aménagées de plain-pied dans des galeries gallo-romaines creusées à même la colline surplombant la maison.
69, av. de Paris. Visite-dégustation à partir de 25 €. Réservation en ligne : visite.josephperrier.com
Où dormir ?
3. Le Pasteur
À 5 minutes à pied du centre-ville, Le Pasteur présente le charme gracieux d’une maison particulière. La discrète façade de cet hôtel niché dans un ancien couvent dissimule, côté cour, une magnifique architecture à pans de bois si caractéristique de Châlons. Le confort de ce 4-étoiles (26 chambres dont une suite) émane de sa déco chaleureuse habilement rehaussée de mobiliers exotiques ou de livres de voyage qui invitent l’esprit à s’évader. On accède aux chambres par un escalier XVIIe siècle ou un ascenseur.
À partir de 95 € la nuit en chambre double. 46, rue Pasteur. Tél. : 03 26 68 10 00. hotel-pasteur.fr
4. L’hôtel d’Angleterre
Jérôme Feck et son épouse, Anne, ont posé leurs valises il y a huit ans dans ce bel hôtel-restaurant du centre historique. Si le coup de foudre n’avait pas été immédiat entre le couple et Châlons, qui traîne une injuste réputation de capitale administrative, sa passion à rénover ce 4-étoiles témoigne d’un attachement profond à la Venise pétillante. Pas question pour les maîtres des lieux d’opter pour une déco minimaliste pour leurs 20 chambres dont 4 suites. Ils ont misé sur un mobilier chaleureux confié aux ateliers vosgiens JC Saley, tout en conservant des boiseries d’origine ou encore d’originales tomettes aux sols des salles de bains. L’établissement compte aussi une très agréable table bistronomique (Les Temps changent), le pendant d’un restaurant étoilé (Jérôme Feck).
À partir de 110 € la nuit en chambre double. 19, place Monseigneur-Tissier. Tél. : 03 26 68 21 51. hotel-dangleterre.fr
À table !
Aux Armes de Champagne
À 8 km de Châlons, le village de L’Épine abrite une des adresses les plus réputées localement : Aux Armes de Champagne. On y savoure des plats du terroir tout en profitant d’une vue sur l’étonnante basilique Notre-Dame de L’Épine. Ce sanctuaire sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. On se met en appétit par une courte balade autour de ce chef-d’œuvre du gothique flamboyant. Les gérants de ce restaurant et hôtel 4-étoiles en sont littéralement tombés amoureux. Pascal Leromain et Nicolas Froment mettent en valeur la basilique par leur cuisine généreuse et attentive aux nouvelles tendances, avec plats végétariens, substitution des graisses animales par des margarines végétales. Sans rien céder au goût !
Menu à 61 € (formule déjeuner avec boissons à 51 €). Fermé dimanche et lundi. 31, av. du Luxembourg, 51460 L’Épine. Tél. : 03 26 67 13 03. armesdechampagne.com
5. Au Carillon Gourmand
À 200 m de la collégiale Notre-Dame-en-Vaux, cette table bistronomique tire son nom du célèbre carillon dont les tintements rythment la vie des Châlonnaises et Châlonnais. C’est aussi le cas de la cuisine de Philippe Kerman ! Ce féru de gastronomie officie depuis vingt-sept ans à cette même adresse. Cuisinier de métier, il y imagine les plats d’une belle cuisine française, mais officie aussi dans la salle au décor contemporain (48 couverts), récemment rafraîchi. Le moelleux de suprême de pintade, compotée de chou rouge, sauce gastrique aux pommes et coulis d’hibiscus est à tomber.
Menu à 45 € (formule déjeuner à 28 €). 15 bis, place Monseigneur- Tissier. Fermé lundi et mercredi. Tél. : 03 26 64 45 07. carillongourmand.com
Expériences
6. Balade nocturne en barque
Épernay a ses champagnes, Reims, sa cathédrale et Châlons-en-Champagne, ses balades poétiques en barque ! La cité marnaise a imaginé un parcours nocturne onirique rendant hommage à ses 68 kilomètres de cours d’eau. Ils ont permis l’épanouissement du commerce à l’époque des grandes foires médiévales de Champagne, une tradition conservée à Châlons, théâtre de la 2e Foire agricole de France en septembre. On navigue dans de surprenantes parties souterraines du Mau et du Nau, deux rivières jumelles ; on s’émerveille devant le spectacle sons et lumières mettant en valeur le château du marché, le cirque historique du XIXe, les arbres centenaires du Petit Jard, un des trois superbes jardins de la ville.
Métamorph’eau’ses. 3, quai des Arts. Durée 45 minutes, 18 €. Du jeudi au dimanche (mai, juin et septembre) tous les jours (juillet et août). Tél. : 03 26 65 17 89. chalons-tourisme.com
7. Découvrir le travail du cuir
Coïncidence amusante. L’atelier-boutique de la maroquinière Jessica Lengelée a ouvert il y a deux ans à proximité du pont Croix-des-Teinturiers, autrefois réputé pour l’activité malodorante des tanneurs du quartier… À l’intérieur, c’est plutôt la douce odeur des cuirs français et italiens qui accueille le visiteur. Cette ex-conductrice de poids lourds originaire du Sud-Ouest s’est reconvertie de belle manière, lançant sa propre marque (Pixie Cuir) en 2010 avant de rallier Châlons. Elle perpétue ici un artisanat qui a fait la prospérité de la ville avec la draperie. À côté des sacs à main, portefeuilles et autres ceintures, l’enseigne propose aussi des articles de créateurs locaux. Son atelier ouvert laisse admirer le patient travail des maroquinières qui s’activent dans un joyeux bric-à-brac de cutters, ciseaux, machines à coudre, emporte-pièces, etc. Du mardi au samedi de 10 h à 19 h, lundi de 14 h à 19 h.
12, rue des Lombards. pixie-cuir.fr
Excursion
Les jardins d’Haussimont
À 30 km de Châlons, une oasis verte émerge au beau milieu de l’immense plaine champenoise. Les luxuriants jardins du hameau d’Haussimont en bordure de la Somme régaleront les amoureux de nature autant que les curieux de botanique. Bruno Roulot, le maire de cette commune de 140 âmes, n’y va pas par quatre chemins : « Avant, nous vivions dans un désert cultivé ! » En l’espace d’une décennie, l’édile, son épouse et une poignée de bénévoles ont aménagé une douzaine de parcs insufflant une précieuse biodiversité à ces vastes étendues de terres agricoles. Labyrinthe des cépages, jardin médiéval, parc des latitudes ou encore bois pédagogique de 15 hectares, il y en a pour tous les goûts. On peut débuter la balade à partir de la mairie ou de la charmante maison du tourisme. Au passage, ne manquez pas l’église de craie typiquement champenoise récemment rénovée.
Maison du tourisme, 24, route de Montepreux, 51320 Haussimont. Accès libre de 8 h à 20 h. haussimont.com
Cet article a été prélevé d’internet par la rédaction de acvg-chalons.fr pour la bonne raison que ce dernier figurait dans les colonnes d’un blog dédié au thème « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». Cette chronique a été générée de la manière la plus complète que possible. Pour émettre des observations sur ce dossier autour du sujet « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne », merci de contacter les contacts indiqués sur notre site web. acvg-chalons.fr est une plateforme numérique qui compile de nombreux posts publiés sur le web dont la thématique principale est « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». En visitant de manière régulière nos pages de blog vous serez informé des futures annonces.