Après les chapiteaux druidiques de la cathédrale de Chalon, ceux de la cathédrale d’Autun

La mère de nos églises dites « romanes », c’est le temple de Mont-Saint-Vincent, en Bourgogne, un temple rebaptisé église aux sculptures archaïques que les fondateurs de la cité ont construit à l’image du temple de Salomon. Voyez mon article : https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bibracte-au-mont-beuvray-est-le-248878

Notre histoire a commencé ou recommencé à Mont-Saint-Vincent, vrai site de Bibracte, plusieurs siècles avant J.C… puis d’autres temples ont suivi dont celui, voisin, de Gourdon. 

Tous ces temples, si l’on peut dire, avaient le regard tourné vers Jérusalem. En 86 avant JC… « Devenu maître de la ville (Bethsaïde) et de ses habitants (Esséniens de Galilée, pseudo Simon) le roi grand-prêtre Jannée les ramena à Jérusalem ou il les traita de la manière la plus cruelle : dans un banquet qu’il donna à la vue de tous, avec ses concubines, il fit mettre en croix environ huit cents d’entre eux, puis, pendant qu’ils vivaient encore, il fit égorger sous leurs yeux leurs femmes et leurs enfants… La masse des rebelles, au nombre d’environ huit mille, s’enfuirent dans la nuit (en Gaule) et restèrent en exil tant que vécut Alexandre (Antiquités judaïques, XIII, XIV, 2, interprétation E. Mourey).

Vers 60 avant JC… ces exilés et leurs descendants peignent les fresques récemment mises au jour dans l’église de Gourdon, au pied de Mont-Saint-Vincent/Bibracte. Ils y annoncent la venue d’un messie sauveur issu d’eux : Cleopas. 

En 48 avant JC. César est en Egypte et avec lui, sa légion gauloise : légion des alouettes, Alauda, légion Cléopas ? Il installe sur le trône la reine Cléopâtre !?

En 40 avant JC, la Palestine est conquise et tombe sous l’autorité romaine. La présence de tombes portant le nom de Cléopas (d’une légion ou d’une cohorte) signifie que le « Cléopas » annoncé par les fresques de Gourdon est bien revenu en Palestine en sauveur.

De 253 à 258, Postumus, empereur gaulois, siège à Chalon. A Mont-Saint-Vincent, un étonnant rétable sculpté nous montre un repas de type essénien. On y voit un Judas avec sa bourse, siègeant à une place d’honneur ; je dis bien : « à une place d’honneur »… à côté de la population de Chalon. L’empereur Postumus les entoure de ses bras. Sculpture polémique montrant une société divisée ; d’un côté, une nourriture abondante et variée ; du côté des convertis aux évangiles, arêtes de poisson et assiettes vides ; Marie-Madeleine, le linge de cueillette également vide. 

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De 260 à 274, Victorinus, empereur gaulois, siège à Mont-Saint-Vincent, antique Bibracte, ainsi qu’à Chalon. Fondateur de la cathédrale de Chalon, troisième grand temple des Juifs après celui de Salomon et celui d’Hérode, probablement à l’image de ce dernier, Victorinus y est représenté dans un chapiteau. Dans ses discours, le rhéteur Eumène qualifie le monument de « plus beau temple de l’univers » ; jamais détruit, toujours debout ! J’ai traité le sujet dans mon article Agoravox du 8 mai. https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/des-chapiteaux-druidiques-dans-la-254454

Suit, en Gaule, une période de troubles et de rivalités. Trèves assiège Chalon. Le peuple des campagnes se soulève ; c’est la révolte des Bagaudes. Le pays éduen est ravagé. La ville de Chalon s’enferme derrière ses remparts, dans l’attente d’un secours qui viendrait de Rome.

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En 274, le secours arrive. C’est la première bataille des champs dits « catalauniques », à Chalon-sur-Saône, sur le plateau de Taisey qui surplombe la ville. L’enjeu est la prise de la forteresse dont il ne subsiste aujourd’hui que la tour antique dite de Taisey. Divisées, les anciennes troupes gauloises de Postumus et de Victorinus sont battues ainsi que celles de Tétricus venues à leurs secours. Fin du rêve d’un empire gaulois ! L’empereur romain Aurelien libère la ville de Chalon des factieux.

Dans ce tableau magnifiquement sculpté sur ivoire, Aurélien reçoit l’hommage du conseil de la ville de Chalon libérée. Il est assis sur le trône du palais impérial de La Vigne-aux-saules, à l’ombre de leur feuillage. Un légionnaire dresse le baldaquin tandis qu’un autre montre les chaînes brisées. On voit au loin l’évocation de trois villes libérées. A droite, deux femmes/populations et un Ancien viennent remercier l’empereur tandis qu’à gauche, les barbares enchaînés sont sous la surveillance d’un légionnaire. Tableau à la gloire de la légion. Art chalonnais du III ème siècle. Admirez la force et la détermination du légionnaire qui tient le drapeau blanc. Remarquez l’enseigne romaine et les hallebardes que dressent les combattants.

En 286, le centurion – futur saint Maurice – a reçu l’ordre de mettre à mort les condamnés thébains. Face à l’empereur Maximien qui trône dans le palais de La vigne aux saules, il refuse d’exécuter l’ordre l’ordre impérial. Vingt-huit ans plus tôt, Mutius Scaevola s’était volontairement brûlé la main sur les charbons ardents d’un autel pour se punir d’avoir tenté de tuer le roi. Sur un autel semblable, saint Maurice offre aux flammes sa main droite portant l’épée. A sa droite, un notable rappelle la vieille tradition militaire en montrant la statue d’un ancien légionnaire. À gauche de l’empereur, un autre notable. En contre-bas, une femme porte des objets liturgiques. Drapeaux blancs, hallebardes et lances agrémentent la scène. Art chalonnais.

centurion ivoire

À droite, la ville de Chalon. Le port, non visible, se trouve entre les deux grandes tours rondes ; le vieux Chalon se devine entre elles, dans l’arrière-plan. Le grand et haut bâtiment crénelé, en sorte de donjon, est à situer à l’emplacement de la place actuelle du châtelet. La muraille se perd dans le lointain. On reconnaît une des tours caractéristiques de son enceinte. Au centre du tableau, sur la hauteur, il devrait logiquement s’agir de la tour de Taisey. Admirez, tout à droite, la hauteur de la muraille.

En 285, pour rétablir l’ordre romain dans un empire devenu trop étendu, l’empereur Dioclétien met en place une tétrarchie. Il délègue le pouvoir au sein d’un collège de quatre princes : deux augustes au sommet, Maximien et lui-même, et deux césars, Galère et Constance Chlore, qui exécutent leurs ordres. Maximien est nommé Auguste en charge de la partie occidentale de l’empire (la Gaule) Constance Chlore est son César…


Statues en porphyre sculpté des quatres tétrarques (basilique de Venise).

De 293 à 306, Constance-Chlore est César puis empereur. A Trèves, il fait construire la basilique et d’autres monuments. C’est la répétition du processus qui a permis la construction de la cathédrale de Chalon : main d’oeuvre de prisonniers plus ressources de l’impôt.

En pays éduen, rien à voir avec ce que l’on dit : Augustodunum, c’est un autre nom pour désigner le Mont-Saint-Vincent, alias Bibracte, le mont dédié à l’Auguste du ciel ; rien à voir avec l’empereur Auguste ! Autun, c’est la colonie de Mont-Saint-Vincent dans le cadre de ce que j’appelle « une cité double » ! La cité qui a subi les dommages de la révolte des Bagaudes, c’est bien Augustodunum mais seulement dans sa colonie : Autun.

Nous sommes au début du IV ème siècle. Le rhéteur Eumène dit clairement que les empereurs avaient fait venir à Autun une multitude « d’artifex » (Discours d’Eumène pour la réparation des écoles, V, IV, 3 ). Pour élever de simples murailles ou quelques maisons ? C’est peu crédible ! Ces « artifex » étaient d’habiles tailleurs de pierre. A Autun, ils y ont bâti la cathédrale… et sculpté les chapiteaux… au IV ème siècle… et non au XII ème siècle : une erreur de 8 siècles !!!

Mon interprétation des chapiteaux de la cathédrale d’Autun

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Sous le ciel éduen, de la tour de Taisey à celle de Bourbon-Lancy, le tétrarque Constance Chlore invite les trois autres tétrarques à reconnaître dans son fils « Constantin » le sauveur annoncé dans l’Evangile. C’est le message que le sculpteur a mis dans son oeuvre, de sa propre initiative ?… ou plutôt sur commande de Constance Chlore ? Constance Chlore est mort quelques années plus tard. Son fils Constantin avait alors 35 ans. Il avait participé à plusieurs opérations militaires sous les ordres de son père. On devine qu’il y avait acquis une popularité égale… et la même ambition.

Ce que les fresques de Gourdon annonçait, Constance Chlore l’a accompli : sa femme Hélène que l’on croyait stérile a enfanté le nouveau sauveur « Constantin ». Constance Chlore n’y est pour rien, il dormait.


Debout sur un Mont-Saint-Vincent au relief caractéristique, Bibracte transmet son pouvoir – le temple de Mont-Saint-Vincent, abside et porche – à sa colonie, Flavie (Autun). 

Debout sur le Mont-Saint-Vincent, Bibracte écoute attentivement les conseils que lui donne le Christ messager venu de son oppidum céleste aux quatre sources. Derrière Bibracte, Flavie, sa colonie, trône sur la ville d’Autun. Dans sa petite maison du ciel, un Gaulois ressuscité observe naïvement la scène !


à suivre…91 ans passés… si j’en ai le courage. E. Mourey, 19 juin 2024

                                                   

Cet article a été prélevé d’internet par la rédaction de acvg-chalons.fr pour la bonne raison que ce dernier figurait dans les colonnes d’un blog dédié au thème « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». Cette chronique a été générée de la manière la plus complète que possible. Pour émettre des observations sur ce dossier autour du sujet « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne », merci de contacter les contacts indiqués sur notre site web. acvg-chalons.fr est une plateforme numérique qui compile de nombreux posts publiés sur le web dont la thématique principale est « Ancien Combattants de Chalons-en-Champagne ». En visitant de manière régulière nos pages de blog vous serez informé des futures annonces.